Barbara Pompili, l’ancienne ministre de la Transition écologique, se dit opposée à la réforme des retraites telle qu’elle a été présentée mardi dernier par le Premier ministre. Un positionnement qui fait mauvais effet tandis qu’Emmanuel Macron a appelé sa majorité à bloquer 3 jours durant la première mobilisation syndicale.
« À ce stade, si je devais voter maintenant, je ne pourrais pas voter pour », affirme l’ancien élu d’Europe-Écologie-Les-Verts.
Des « mesures réparatrices » nécessaires
Aux commandes du mouvement En commun, un parti satellite au sein de la majorité qui a pris ses distances avec Renaissance durant l’été dernier, Barbara Pompili souligne « les injustices sociales » engendrées par la réforme.
Par exemple, le député de la Somme cite le cas des personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans et qui actuellement peuvent sortir avec une pension complète après avoir cotisé 43 ans. Or, avec la réforme, il leur faudrait cotiser une année de plus pour espérer partir avec une retraite entière. Plus globalement, ce sont les carrières longues qui sont prolongées, à l’exception de celles qui ont commencé à travailler avant l’âge de 16 ans.
« Le choix de repousser l’âge de la retraite nécessite des mesures de rattrapage très ambitieuses », a déclaré de son côté l’élu de la Somme, qui se demande si le gouvernement « n’aurait pas pu faire autrement ».
Si la réforme est adoptée, en 2030, l’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans, contre 62 actuellement, au rythme de trois mois de plus par an. Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, il faudra également avoir contribué 43 ans à partir de 2027, et non plus 2035 comme le prévoyait la réforme de la Touraine adoptée en 2013.
Le vote des autres députés macronistes risque d’être défavorable.
En ce qui concerne les carrières longues, le gouvernement a par ailleurs promis un dispositif « adapté », » afin qu’aucune personne ayant commencé « à travailler tôt ne soit contrainte de travailler plus de 44 ans », pour reprendre les termes d’Elisabeth Borne.
Par ailleurs, trois autres députées de Renaissance font partie d’En commun : Cécile Rilhac, Stella Dupont et Mirelle Clapot. Devant cette majorité relative, le gouvernement ne parviendra pas à se passer des voix de ses propres troupes pour faire adopter son texte, lequel arrivera à l’Assemblée nationale le 6 février, sauf à utiliser l’arme du 49.3, constitutionnelle.
« Nous n’avons pas encore arrêté notre position définitive et nous refusons d’être dans la posture. Nous voulons trouver des solutions », estime encore Barbara Pompili, qui estime être « bien membre de la majorité ».