De la Nouvelle Star à The Voice, des charts musicaux aux maternités successives, Amel Bent a bâti une carrière aussi brillante que son parcours de femme se révèle intimement complexe.
Invitée dans « C l’Hebdo » sur France 5 pour présenter son nouveau single « La norme », la chanteuse de 39 ans a livré une confession bouleversante sur ses craintes maternelles, révélant comment la naissance de son fils Zayn l’a confrontée à ses blessures d’enfance.
Du talent show à la consécration : un parcours sans fausse note
Découverte en 2004 dans Nouvelle Star où elle termine troisième, Amel Bent a su transformer l’essai en réussite durable. Avec des tubes comme « Ma philosophie », une place parmi les Enfoirés depuis ses débuts et un passage remarqué comme coach dans The Voice et The Voice Kids, elle s’est imposée comme une figure incontournable de la scène musicale française. Pourtant, derrière cette success story se cache un autre combat, plus personnel : celui d’une mère confrontée à ses propres démons familiaux.
« J’ai souhaité de toutes mes forces n’avoir que des filles » : l’aveu poignant
Face à Aurélie Casse dans « C l’Hebdo », Amel Bent a brisé un tabou avec une franchise rare. « Mon schéma familial est composé presque uniquement de femmes. Je n’ai pas grandi avec mon père », explique-t-elle, révélant pourquoi l’idée d’avoir un fils la terrifiait. Pour elle, élever des filles (Sofia, 8 ans, et Hana, 6 ans) semblait naturel : « Je n’aurais qu’à être qui je suis et faire ce que je fais, elles suivront comme j’ai fait avec ma mère ». Mais un garçon ? C’était plonger dans l’inconnu, et surtout, affronter ses propres traumatismes.
Zayn, ce petit miracle qui a tout changé
Lorsque son troisième enfant s’est révélé être un garçon, Amel Bent a dû faire face à une angoisse existentielle : comment être une bonne mère pour un fils quand on a soi-même été marquée par l’absence paternelle ? « Ça voulait dire me regarder en face, regarder mes blessures originelles », confie-t-elle. Ses craintes étaient doubles : soit reproduire inconsciemment des schémas douloureux, soit au contraire, tomber dans une relation fusionnelle et étouffante. « Toi tu es l’homme de ma vie, tu ne m’abandonneras jamais », redoutait-elle de lui dire.
Un travail sur soi au quotidien
Aujourd’hui, Zayn a 2 ans et « ça se passe très bien », se réjouit la chanteuse. Mais elle admet que cette relation mère-fils « demande un travail émotionnel, intellectuel et éducationnel » bien différent de celui qu’elle entretient avec ses filles. Un défi qu’elle relève avec lucidité et amour, consciente que chaque enfant réveille en nous des parts d’ombre… mais aussi une capacité insoupçonnée à grandir.
Ce témoignage touchant montre qu’au-delà des paillettes et des succès, Amel Bent reste profondément humaine. Entre la petite fille qui a grandi sans père et la mère qui veut offrir à son fils ce qu’elle n’a pas eu, elle trace son chemin avec courage. « La norme », son nouveau single, prend dès lors une résonance particulière : après tout, n’est-ce pas en assumant nos différences que nous trouvons notre véritable force ?