Le monde du cinéma hexagonal est secoué par une affaire qui rappelle celle d’Harvey Weinstein aux États-Unis.
Ce lundi 13 mai, neuf femmes accusent le producteur Alain Sarde de viols, d’agressions sexuelles et de harcèlement, certaines d’entre elles étaient mineures au moment des faits.
Alain Sarde, qui a produit près de 200 films, a collaboré avec des réalisateurs renommés comme Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier et Jacques Doillon.
Son travail a souvent été récompensé à Cannes, où 50 de ses films ont été sélectionnés en compétition officielle. Parmi ses plus grands succès figurent « Le Pianiste » et « Mulholland Drive ».
Des Accusations Dévoilées par le Magazine Elle
Le magazine Elle a publié une enquête détaillant les témoignages de neuf femmes accusant Alain Sarde de comportements graves.
Sept d’entre elles ont témoigné anonymement, tandis que deux autres, Annelise Hesme et Laurence Côte, ont choisi de le faire à visage découvert.
Les faits reprochés sont graves et remontent à plusieurs décennies, ce que le producteur réfute vigoureusement par la voix de son avocate, Jacqueline Laffont.
« Alain Sarde est indigné et anéanti par ces allégations, toutes mensongères, qui lui prêtent des comportements qu’il réprouve et qui lui sont totalement étrangers, » a-t-elle déclaré.
Témoignages Anonymes : Des Récits Glaçants
Les témoignages anonymes recueillis par Elle décrivent des scènes troublantes où des rendez-vous pour des rôles se sont transformés en pièges.
Une des présumées victimes, âgée de 15 ans au moment des faits, raconte : « Très vite, il m’a expliqué que si je voulais percer dans le cinéma, je devais être gentille avec lui. Je n’avais pas le choix, je me sentais coincée. J’étais paralysée par la peur. » Ces récits montrent un schéma de comportement abusif sur plusieurs décennies.
Annelise Hesme et Laurence Côte : Témoignages à Visage Découvert
Annelise Hesme
Annelise Hesme, connue pour ses rôles au cinéma et à la télévision, a partagé son expérience avec Elle. Elle se souvient de la proposition indécente d’Alain Sarde : « J’organise des dîners avec des acteurs, des réalisateurs, des distributeurs et ils aiment avoir à leur table de jolies femmes avec de l’esprit, comme toi. »
Choquée, elle s’enfuit après que Sarde lui ait crié : « Qu’est-ce que tu veux, merde, les putes, ça leur suffit plus ! ». Elle appelle sa sœur Clotilde et son agente, qui lui conseille de ne pas ébruiter l’affaire : « C’est le plus gros producteur de Paris. C’est sa parole contre la tienne. »
Laurence Côte
Laurence Côte, récompensée par le César du meilleur espoir féminin en 1997, a également témoigné. Lors d’un rendez-vous pour discuter d’un rôle, Sarde lui aurait fait des avances déplacées.
« Pour me sortir d’affaire, j’ai dû lui dire que j’avais quelqu’un dans ma vie. Il s’est tout de suite braqué. » Elle n’a plus jamais tourné dans ses films et a vu sa carrière ralentir : « Je n’ai plus jamais tourné dans aucun de ses films. Moi qui pensais qu’avec un César j’arriverais à quelque chose… »
Les témoignages d’Annelise Hesme et de Laurence Côte, ainsi que ceux des sept autres femmes anonymes, mettent en lumière une face très sombre de l’industrie cinématographique.
Ces accusations graves contre Alain Sarde rappellent l’importance de donner une voix aux victimes et de prendre au sérieux les allégations de comportement abusif. Ces révélations pourraient bien marquer un tournant dans la manière dont le cinéma français traite les accusations de violences sexuelles.