Sur le plateau de France 5, l’analyste politique Alain Duhamel a surpris le public en laissant éclater sa colère. Invité de « C à vous » ce 10 septembre, il réagissait à la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre et aux manœuvres de la droite parlementaire.
Le 9 septembre, Emmanuel Macron a officialisé le choix de Sébastien Lecornu comme nouveau locataire de Matignon, après la démission de François Bayrou. Ce dernier avait échoué à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale la veille. Chez Les Républicains, la consigne avait été floue : Laurent Wauquiez promettait une « liberté de vote », tandis que Bruno Retailleau appelait au soutien du Premier ministre sortant. Le résultat, défavorable à Bayrou, a ouvert une nouvelle phase politique marquée par des critiques venues tant de la gauche que de l’extrême droite.
Alain Duhamel plaide pour la proportionnelle
Invité sur France 5, Alain Duhamel a défendu avec force l’idée d’une réforme électorale ambitieuse. Selon lui, instaurer la proportionnelle comme première loi permettrait de « libérer des liens et donner une véritable autonomie aux différents partis politiques ». Pour le célèbre éditorialiste, il ne s’agit pas d’une mesure symbolique mais d’une clé pour sortir de l’instabilité actuelle et rétablir une meilleure représentation des courants politiques.
Un échange tendu avec Patrick Cohen
La tension est montée lorsque Patrick Cohen a rappelé la « ligne rouge » de Laurent Wauquiez, selon laquelle Les Républicains refuseraient tout gouvernement instaurant la proportionnelle. Alain Duhamel, visiblement agacé, a répliqué sèchement : « Absolument, il n’y a qu’à le mettre au défi. Pas de changement de loi et le gouvernement est en l’air, et c’est vous, Républicains, qui le mettez en l’air ? Eh bien, faites-le. » Pris de court, Patrick Cohen a tenté de se défendre : « C’est pas moi qui… », provoquant une réponse encore plus directe de Duhamel : « On a bien compris à qui je m’adressais. »
Un climat politique électrique
Cette passe d’armes illustre la tension palpable qui entoure la nomination de Sébastien Lecornu et les équilibres précaires de la majorité présidentielle. Entre une opposition revigorée, une droite divisée et des électeurs méfiants, la question de la proportionnelle ravive de vieux débats institutionnels. Le coup de sang d’Alain Duhamel révèle aussi l’exaspération d’une partie des observateurs face aux blocages partisans. Dans les jours à venir, les réactions de la classe politique et les premières décisions du nouveau Premier ministre seront scrutées de près pour mesurer la solidité de ce nouvel exécutif.