Alain Delon, monument du cinéma français, a quitté la scène le 18 août 2024. Mais derrière l’icône se cachait un homme attaché aux siens, à ses souvenirs, à ses silences. Un nouveau livre, à paraître chez Robert Laffont, lève le voile sur les ultimes instants de cette figure aussi fascinante que mystérieuse, révélant des confidences profondément intimes.
Un livre événement sur les derniers jours d’un mythe
Dans Les Derniers Jours du samouraï, Laurence Pieau et François Vignolle signent une enquête bouleversante sur la fin de vie d’Alain Delon, mort à 88 ans après une carrière légendaire et une existence marquée par les contrastes. Le livre, dont Paris Match a publié les premiers extraits ce jeudi 22 mai, révèle des scènes poignantes, tenues secrètes jusqu’ici, sur ce que fut le véritable dernier acte de l’acteur.
Loin des projecteurs, des tapis rouges et des hommages officiels, c’est dans l’ombre que se sont déroulés ses adieux. Avec pudeur, fidélité et une volonté précise : celle d’un homme qui avait tout prévu, y compris l’inhabituel.
Une dernière volonté singulière : reposer avec son chat
Parmi les révélations les plus marquantes, une demande pour le moins surprenante d’Alain Delon : il souhaitait que son chat, “Poupouss”, repose avec lui dans son cercueil. Une volonté que ses enfants ont respectée. C’est son fils Alain-Fabien qui, dans les pages du livre, raconte ce moment atypique : “C’est là que j’ai mis la dépouille de Poupouss, le chat, à côté de lui. Parce que sa dernière volonté était que son chat y soit.”
Ce geste singulier illustre à la fois l’attachement affectif profond de l’acteur à ses compagnons animaux, mais aussi sa volonté d’un départ empreint de poésie, presque d’une scène de cinéma écrite par lui-même. Le cercueil a été fermé à l’écart des regards, dans l’intimité la plus stricte, conformément aux souhaits d’Anthony Delon, respectant le caractère sacré du moment.
Une mort choisie, dans les bras de sa fille
Autre moment fort du récit : la présence exclusive d’Anouchka Delon au chevet de son père. Ce n’est ni Anthony, ni Alain-Fabien, mais bien sa fille unique qui a été choisie par l’acteur pour l’accompagner dans ses derniers instants. Une source proche d’Anouchka, citée anonymement dans l’ouvrage, confie que Delon avait “répété depuis des années” vouloir mourir dans ses bras, et l’avait même notifié à la juge des tutelles.
Dans l’un des extraits révélés par Paris Match, la scène est décrite avec une intensité bouleversante : “Anouchka descend l’escalier, rejoint la chambre du mourant, quelques mots, une main saisie, une étreinte… et un dernier souffle.” Des instants suspendus, vécus dans une bulle hors du temps, entre un père et sa fille.
Un deuil partagé avec Loubo, le chien fidèle
Dans une entrevue accordée à Gala, Anouchka Delon a accepté de revenir publiquement sur ces moments. Elle y raconte son adieu, la main de son père dans la sienne, et le regard bouleversant du chien Loubo, resté à ses côtés jusqu’au bout. “Quand mon père est parti, je suis allée voir Loubo, je lui ai parlé et j’ai vu dans son regard qu’il avait tout compris”, confie-t-elle avec émotion.
Deux jours avant la disparition d’Alain Delon, l’animal refusait déjà d’entrer dans la maison. Et le jour même, il ne voulait plus franchir la porte. Comme si, instinctivement, il pressentait que son maître s’apprêtait à quitter ce monde.
Une fin silencieuse pour une légende
Ce récit posthume bouleverse par sa sincérité, son intimité, sa gravité douce. Alain Delon, si souvent critiqué, idolâtré, controversé, aura quitté la vie comme il l’a menée : en acteur principal de son destin, dans un mélange d’élégance, de mélancolie et de solitude assumée.
Loin du tumulte, il s’est éteint dans la chaleur d’une étreinte filiale, entouré non pas de caméras, mais d’êtres choisis : sa fille, son chat, son chien. Un adieu en huis clos, à l’image de l’homme qu’il fut. Et grâce à ce livre, les lecteurs accèdent à une vérité plus intime, plus humaine, de celui que beaucoup n’ont vu qu’à travers l’écran.