Plus de trois ans après la disparition inexpliquée de Delphine Jubillar, une jeune infirmière du Tarn, l’enquête connaît un tournant inattendu.
Tandis que son mari, Cédric Jubillar, reste incarcéré, sa compagne actuelle vient de livrer un témoignage troublant, aux confins de la confession criminelle. Une parole glaçante, qui pourrait faire vaciller les dernières certitudes. Tout commence dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, petit village paisible du Tarn. Delphine Jubillar, 33 ans, mère de deux enfants et infirmière à l’hôpital d’Albi, disparaît soudainement sans laisser de trace. Selon son mari, elle aurait quitté le domicile familial, seule, dans le froid, vêtue d’une simple doudoune blanche, sans téléphone ni papiers. Un scénario peu crédible, qui intrigue immédiatement les enquêteurs.
Très vite, la machine judiciaire et médiatique s’emballe. Chien pisteur, hélicoptères, battues massives : rien n’y fait. Le corps de Delphine demeure introuvable. Et très tôt, les soupçons convergent vers celui qui partageait sa vie : Cédric Jubillar, artisan plaquiste, au comportement jugé instable et provocateur, selon plusieurs proches du couple.
Une mise en examen sur fond de tensions conjugales
En juin 2021, Cédric Jubillar est mis en examen pour meurtre aggravé sur conjoint et incarcéré. Depuis ce jour, il nie farouchement toute implication. Pourtant, les indices indirects s’accumulent : conflits répétés, jalousie, traces de tensions conjugales peu avant la disparition. Mais sans aveu ni corps, l’affaire piétine, oscillant entre conviction judiciaire et absence de preuve irréfutable.
C’est alors qu’un rebondissement de taille survient, au printemps 2025, venant ébranler la ligne de défense du principal suspect.
Le témoignage explosif de Justine, nouvelle compagne de Cédric
Dans un entretien au Parisien, Justine, la compagne actuelle de Cédric Jubillar, livre un témoignage à charge d’une rare intensité. Elle affirme que le suspect lui aurait avoué avoir tué Delphine, mimant même sur elle le geste de l’étranglement. « Il s’est mis dans mon dos, une main sur le front, l’autre en clé de coude… puis il a serré très fort », raconte-t-elle. Selon elle, Cédric aurait expliqué avoir maintenu la pression si longtemps qu’il se serait blessé au bras — blessure observée plus tard par un légiste.
Plus glaçant encore : il aurait assuré que Delphine n’avait même pas eu le temps de crier. Pour appuyer ses propos, il aurait lui-même expérimenté la manœuvre sur Justine, lui serrant le cou pour démontrer qu’un cri était impossible.
Un aveu du lieu présumé où reposerait le corps
Mais le plus troublant dans ce témoignage, c’est la précision avec laquelle Cédric aurait évoqué l’endroit où il aurait dissimulé le corps. Il s’agirait, selon Justine, d’une exploitation agricole au sud d’Albi, un lieu qu’il connaissait depuis peu, et qu’il aurait « préparé à l’avance » à l’aide d’une pioche. « Quand ils parlaient de fouiller au nord, il m’a dit : “Qu’ils cherchent, ils ne trouveront rien.” », confie-t-elle.
Cette révélation remet en question toute la stratégie de recherche déployée depuis trois ans, largement concentrée au nord de Cagnac-les-Mines. Le fait que Cédric ait évoqué une localisation très précise et une planification préalable suggère une préméditation qui pourrait peser lourd lors de son procès.
La quête de vérité des proches de Delphine
Depuis décembre 2020, la famille de Delphine ne cesse de réclamer justice. Malgré les années, les fouilles et l’absence de corps, l’attente, elle, n’a jamais faibli. Le témoignage de Justine, s’il venait à être validé par l’instruction, pourrait relancer les recherches dans une nouvelle zone géographique, redonner de l’élan à l’enquête, et, peut-être, offrir à ses proches un début de réponse.
Car au-delà du procès à venir, c’est l’espoir de retrouver Delphine qui reste le cœur de leur combat. Pour eux, tant que son corps n’aura pas été retrouvé, aucune condamnation, aucun discours, aucun aveu ne pourra faire taire la douleur.