Le 3 février, au tribunal de Paris, une sentence a été prononcée à l’encontre de Christophe Ruggia, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur une mineure, Adèle Haenel.
L’actrice, qui avait entre 12 et 14 ans au moment des faits, a vu son agresseur, alors dans la quarantaine, condamné à une peine significative de prison. Aujourd’hui âgé de 60 ans, Ruggia a écopé de deux ans de prison ferme en plus d’une peine avec sursis.
Un soutien marqué à la sortie du tribunal
À la sortie de l’audience, Adèle Haenel, reconnue pour son rôle dans « Naissance des pieuvres » de Céline Sciamma, a été accueillie par des applaudissements chaleureux. Elle a pris un moment pour remercier les militantes présentes, soulignant l’importance de leur soutien dans la lutte pour les droits humains. « Juste merci à tous et toutes de faire avancer les droits humains tout simplement par votre présence et le fait que voilà, on ne laisse pas tomber, quoi, merci beaucoup, on est ensemble, » a-t-elle déclaré.
Judith Godrèche, une présence significative
Judith Godrèche, également victime dans le passé, était présente pour soutenir Haenel. Elle a exprimé l’importance pour elle d’être là, tout en partageant son scepticisme quant à l’impact réel de tels procès sur les violences sexuelles dans le cinéma. Après le verdict, elle a partagé ses émotions, rappelant des souvenirs personnels douloureux, susceptibles de rester impunis.
Un appel poignant à la prise de parole
Dans une lettre ouverte poignante publiée par « Le Monde », Judith Godrèche a détaillé les raisons de son silence prolongé et de sa décision récente de parler. S’adressant à sa fille, elle a écrit sur la difficulté de s’exprimer sans métaphores, sur son désir d’échapper à la réalité par la lecture et l’écriture, et sur la nécessité de confronter la réalité pour aider les autres. « Il est temps de raconter mon histoire. Pour vous, pour toutes celles et ceux qui vivent encore dans un silence imposé. Dans la peur. Il est temps. Il faudra se cacher les yeux, par moments. J’espère que vous me pardonnerez, » a-t-elle exprimé, soulignant l’importance du consentement, qu’elle affirme n’avoir jamais donné.