À partir d’octobre, les automobilistes devront redoubler de vigilance. Une infraction fréquente, mais trop souvent banalisée, pourrait désormais entraîner la suspension immédiate du permis.

Les autorités espèrent ainsi provoquer un véritable électrochoc pour freiner la hausse des accidents de la route. En 2024, 3 193 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises, soit une augmentation de 0,8 % par rapport à 2023. La tendance inquiète d’autant plus que le nombre de blessés graves progresse également. Les hommes représentent 77 % des victimes, et les jeunes de moins de 24 ans restent parmi les plus vulnérables. Face à ces chiffres, l’État durcit le ton.
Le téléphone au volant, fléau persistant
Le smartphone est devenu l’ennemi numéro un de la sécurité routière. Selon le baromètre Axa Prévention, 80 % des conducteurs reconnaissent l’utiliser en conduisant. Appels, réglages du GPS, SMS ou notifications : autant de distractions à l’origine d’accidents mortels. En 2023, l’inattention liée au téléphone a provoqué près d’un quart des accidents corporels, faisant 390 victimes. Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, l’avait déjà souligné : « Il faut sortir du déni qui pèse sur le téléphone, comme on l’a fait pour l’alcool. »
Des sanctions plus sévères dans les Landes

Actuellement, tenir un téléphone en main au volant entraîne une amende de 135 € et un retrait de 3 points. Mais ces sanctions ne suffisent plus. Gilles Clavreul, préfet des Landes, a annoncé que dès octobre, l’article 224-7 du code de la route serait appliqué. Concrètement, un conducteur pris la main sur son téléphone pourra voir son permis suspendu jusqu’à six mois. Une mesure qui se veut dissuasive face à un comportement jugé irresponsable.
Un mois de pédagogie avant la fermeté
Le mois d’octobre sera une phase d’expérimentation et de sensibilisation. Les forces de l’ordre continueront de sanctionner les infractions, mais elles délivreront d’abord un avertissement renforcé. Objectif : rappeler aux conducteurs que ce geste banal met en danger leur vie et celle des autres. À l’issue de cette période test, un bilan sera dressé. Si aucune amélioration n’est constatée, la suspension immédiate du permis deviendra la règle.
Bien que la mesure puisse paraître impopulaire, le préfet des Landes défend une logique de sécurité collective. L’idée est de provoquer une prise de conscience radicale. Les autorités espèrent que la menace d’un retrait de permis incitera les conducteurs à abandonner définitivement leur téléphone lorsqu’ils prennent le volant. Car derrière chaque geste d’inattention, il y a des vies en jeu.










