Donald Trump a pris E Jean Carroll, écrivaine qui l’accuse de viol, pour son ex-femme Marla Maples au cours d’une déposition dans cette affaire l’année dernière, d’après des extraits publiés mercredi par un tribunal de district américain.
« C’est Marla, ouais », a déclaré Trump, quand on lui a montré une photo. « C’est ma femme. »
Cette erreur a été corrigée par l’avocat de l’ancien président, âgé de 76 ans. Les observateurs ont toutefois déclaré qu’elle pourrait mettre à mal l’affirmation de M. Trump qu’il n’aurait pas pu attaquer Mme Carroll parce qu’elle n’est pas son « type ».
Il ne s’agit pas de la première publication d’extraits de la déposition de M. Trump, effectuée en octobre. Il a été démontré la semaine dernière que M. Trump avait déclaré que Mme Carroll avait « dit que c’était très sexy d’être violée ».
Carroll dit que Trump l’a violée dans un vestiaire de centre commercial au milieu des années 1990. Trump le nie. Carroll a attaqué Trump en justice pour diffamation et en vertu de l’Adult Survivors Act, une loi new-yorkaise permettant aux victimes présumées d’agressions sexuelles historiques d’engager des poursuites dans un délai défini.
Trump a épousé Mme Maples, la mère de sa fille Tiffany, de 1993 à 1999, entre les mariages avec Ivana Trump, sa première épouse, et Melania Trump, sa troisième et actuelle épouse. La photo qu’il pensait être celle de Maples montre Trump dans la société de Carroll dans les années 1990. Lors de sa déposition, Trump a déclaré qu’elle montrait une « ligne de réception » lors d’un événement.
Dans l’extrait publié la semaine dernière, Trump a dit de Carroll : « Elle a dit que je lui ai fait quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il n’y a rien eu. Je ne sais rien de cette cinglée ». Il a aussi accusé Carroll d’avoir prétendu qu’il l’avait violée afin de promouvoir « un livre vraiment minable ».
Il a dit à l’avocat de Carroll : « Je la poursuivrai en justice une fois tout cela terminé, et c’est la chose que j’ai vraiment hâte de faire. Et je vous poursuivrai aussi ». Donald Trump a également qualifié Carroll de « malade mentale » et a affirmé à tort qu’elle avait évoqué le fait qu’elle aimait les agressions sexuelles.
« Elle a en fait indiqué qu’elle aimait ça », a-t-il dit. « OK ? Elle a aimé ça jusqu’à la pause publicitaire. En fait, je pense qu’elle a dit que c’était sexy, n’est-ce pas ? Elle a dit que c’était très sexy d’être violée. Elle n’a pas dit ça ? » Donald Trump faisait référence à une interview avec CNN en 2019, au cours de laquelle Carroll a décrit pourquoi elle préférait ne pas utiliser le mot « viol », puisque certaines personnes pensent que « le viol est sexy ».
Lors de la déposition de Trump, l’avocat de Carroll a demandé : « C’est votre témoignage que E Jean Carroll a dit qu’elle aimait être agressée sexuellement par vous ? ». Trump a répondu : « Eh bien, sur la base de son interview avec Anderson Cooper, je crois que c’est ce qui s’est passé. Et nous pouvons définir cela… Je pense qu’elle a dit que le viol était sexy – ce qui n’est pas le cas, d’ailleurs. »
Dans son entretien avec CNN, Carroll a dit : « Je n’y ai pas pensé comme à un viol. J’y ai pensé comme à un incident violent. Je l’ai vu comme une bagarre. Et je vais vous dire à quel point je suis stupide… Je pensais avoir gagné parce que je m’en suis sortie. » Donald Trump est le seul candidat déclaré à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024. Selon un sondage publié mercredi, il a une avance de 17 points sur son adversaire théorique le plus proche, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis.
Le procès concernant la plainte pour viol de Carroll doit commencer en avril.