À l’approche d’un budget 2026 présenté comme l’un des plus austères depuis des décennies, le gouvernement s’attaque à des piliers sensibles : retraites, dépenses de santé, fonction publique.
En seulement sept minutes, décryptage d’un plan d’économies qui fait déjà grincer des dents, et qui risque de bouleverser durablement le quotidien des Français.
Une promesse : 43 milliards d’euros d’économies
L’objectif affiché par le gouvernement est clair : réduire le déficit public en réalisant 43 milliards d’euros d’économies en 2026. Face à une dette jugée insoutenable et sous pression de Bruxelles, l’exécutif entend “rompre avec la facilité budgétaire”. À sa tête, le Premier ministre François Bayrou défend un plan “de vérité et de responsabilité”, quitte à toucher aux zones les plus sensibles du modèle social français.
Retraites : un gel qui passe mal
Parmi les mesures les plus marquantes, le gel des pensions de retraite pour l’année 2026. Autrement dit, aucune revalorisation ne sera appliquée, même si l’inflation continue de rogner le pouvoir d’achat. Une décision très impopulaire, surtout dans un contexte où les retraités représentent une part croissante de la population et voient déjà leur niveau de vie diminuer.
Les associations de seniors dénoncent un sacrifice injuste, d’autant plus que les retraités à faibles pensions seront les plus durement touchés. Pour l’exécutif, il s’agit pourtant d’un « effort transitoire », qui doit permettre d’éviter des hausses d’impôts.
Santé : la pression monte sur les dépenses publiques
Le budget 2026 prévoit également une limitation sévère de l’augmentation des dépenses de santé, en pleine tension hospitalière. Concrètement, cela signifie des financements revus à la baisse pour les hôpitaux, une réduction des embauches dans le secteur, et une pression accrue sur les remboursements de soins et de médicaments.
Des économies “techniques” selon Bercy, mais perçues comme une attaque frontale contre l’hôpital public, déjà épuisé par les crises successives. Les syndicats médicaux redoutent un recul dans l’accès aux soins, notamment dans les zones rurales ou défavorisées.
Fonction publique : suppression de postes et gel des salaires
Le plan d’économie prévoit aussi la suppression de 3 000 postes dans la fonction publique d’ici fin 2026, ainsi qu’un gel des salaires des agents de l’État, une décision symbolique censée prouver que « l’État montre l’exemple ». En réalité, ces annonces suscitent colère et inquiétude dans les rangs syndicaux, qui dénoncent une fragilisation des services publics.
Pour le gouvernement, l’heure n’est plus aux embauches massives ni aux revalorisations généralisées : il faut désormais “rationaliser”, quitte à assumer un recul des moyens humains dans les écoles, les hôpitaux, ou les préfectures.
Deux jours fériés supprimés ?
C’est l’une des mesures les plus controversées du budget 2026 : la suppression de deux jours fériés dans le calendrier national. Le gouvernement y voit un levier de productivité, estimant que cela permettrait à la France de « travailler plus sans augmenter le temps de travail légal ». Mais l’opinion publique y voit une régression sociale, et les syndicats parlent déjà d’un appel à la mobilisation.
Et les élus dans tout ça ?
Face à l’exaspération croissante des citoyens, des voix se sont élevées pour exiger que les parlementaires participent eux aussi à l’effort national. En direct sur RMC, une infirmière girondine a proposé de plafonner les salaires des élus et de supprimer leurs avantages, une idée reprise massivement sur les réseaux sociaux.
Mathieu Lefèvre, député macroniste, s’est dit favorable à un effort partagé, rappelant que l’Assemblée nationale avait gelé sa dotation. Mais ces symboles suffiront-ils à calmer la colère d’une population sommée de “se serrer la ceinture” pendant que les privilèges politiques persistent ?