La mobilisation « Bloquons tout » a marqué la journée de mercredi en région parisienne, avec des actions ciblées, des interpellations massives et des tensions ponctuelles.
Entre blocages de routes, lycéens mobilisés et tentatives d’intrusion dans une gare, ce mouvement a mis sous pression les forces de l’ordre tout au long de la matinée. Selon la préfecture de police, 183 personnes ont été interpellées dès les premières heures dans l’agglomération parisienne, sur un total de 295 arrestations en France recensées à la mi-journée. Pas moins de 80 000 membres des forces de l’ordre étaient mobilisés dans tout le pays, dont 6 000 rien qu’à Paris. Cette démonstration de force traduit la volonté des autorités de prévenir les blocages et débordements.
Des actions éclairs sur le périphérique et dans Paris
Dès l’aube, une centaine de militants autonomes ont bloqué un dépôt de bus dans le XVIIIᵉ arrondissement avant de descendre sur le périphérique à la porte de Clignancourt. La circulation a été momentanément interrompue avant leur dispersion. Tout au long de la matinée, des actions similaires ont eu lieu au nord de la capitale, montrant la stratégie de multiplication des points de tension pour perturber le trafic.
Tensions et violences sur le périphérique
À la porte de la Chapelle, des scènes musclées ont été filmées vers 7 h 30. Les vidéos montrent des policiers utilisant leurs matraques contre des manifestants. Ces images, rapidement partagées en ligne, alimentent le débat sur la proportionnalité des interventions policières lors de mobilisations sociales à haut risque.
Des lycéens en première ligne
Plusieurs établissements scolaires ont été touchés par des blocages organisés par des élèves. Au lycée Hélène-Boucher (XXᵉ arrondissement), des dizaines d’élèves ont dressé un blocus, lançant poubelles et fumigènes sur les forces de l’ordre. À Claude-Monnet (XIIIᵉ arrondissement), un blocage similaire a eu lieu, mais sans affrontements notables. Ces actions témoignent d’une mobilisation qui s’étend au-delà des cercles militants traditionnels.
Gare du Nord : intrusion déjouée et gaz lacrymogènes
Vers 11 h, des centaines de manifestants ont tenté d’entrer dans la gare du Nord, obligeant la police à intervenir. La gare Transilien a été évacuée et les gendarmes mobiles ont bloqué les accès. Du gaz lacrymogène a été utilisé pour disperser la foule, évitant un envahissement susceptible de perturber le trafic ferroviaire à grande échelle.
Des actions en banlieue parisienne
Dans la petite couronne, plusieurs initiatives ont visé des lieux stratégiques. À Saint-Denis, une soixantaine de manifestants ont empêché l’ouverture d’un hypermarché Carrefour. À Cergy (Val-d’Oise), des centaines de personnes se sont rassemblées devant la préfecture, tandis qu’à Étampes (Essonne), une cinquantaine de retraités ont occupé la place de la mairie. Ces actions montrent que la contestation a trouvé un écho bien au-delà de Paris intra-muros.