Une enquête a été ouverte ce lundi pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et a été confiée à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police des polices. Au cours de la manifestation menée contre la réforme des retraites, le 19 janvier dernier, un jeune homme de 26 ans a été lourdement blessé.
En cause : un coup de matraque reçu par un membre de la police. Suite à ce coup, le manifestant, un ingénieur franco-espagnol résidant en Guadeloupe, a été amputé d’un testicule.
Selon son témoignage rapporté par son avocate Lucie Simon à l’AFP ce dimanche, l’homme de 26 ans a d’abord été jeté au sol par un policier. Au vu des images qui circulent sur les réseaux sociaux et des vidéos diffusées par BFMTV et AB7 Media. On y voit notamment un autre policier asséner un coup de matraque à l’entrejambe du jeune homme, toujours à terre, qui tient une caméra dans une main. Après lui avoir asséné le coup, le policier repart. Cette scène se déroule au cours des affrontements entre manifestants et policiers, à proximité de la place de la Bastille.
Selon un communiqué de la préfecture de police, les faits sont survenus « dans un contexte d’extrême violence et dans le cadre d’une manœuvre policière d’interpellation d’individus violents ». A titre de rappel, la manifestation avait rassemblé dans la capitale 80 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur et 400 000 selon la CGT.
» Un coup extrêmement violent et gratuit
» Ce geste est tellement puissant qu’il a dû être amputé d’un testicule. Un acte extrêmement violent et inutile qui relève du sadisme », a déclaré Me Lucie Simon. Celle-ci avait également précisé que la plainte pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation par personne dépositaire de l’autorité publique était en train d’être déposée. « C’est une qualification pénale, nous ne sommes pas en état de légitime défense ou de nécessité, je veux prouver les images que nous avons et le fait qu’il n’a pas été arrêté par la suite », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, une enquête administrative a été ouverte samedi, a précisé à l’AFP la préfecture de police de Paris. Laurent Nuñez, « le préfet de police, a demandé au directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de préciser les circonstances exactes de l’incident rapporté », a dit la préfecture de police.